L'étude constitue le deuxième volet d'une étude plus générale sur l'urbanisation littorale (premier volet : « les facteurs qui influencent le développement de l'urbanisation »). L'étalement urbain se généralise autour des villes, gros bourgs et sur le littoral du département. Il entraîne de fait une diminution des terres agricoles. La présente étude a pour objet de voir les liens de causes à effet, directs ou induits, de l'urbanisation sur l'activité agricole.
La zone étudiée couvre 64 communes littorales et rétro-littorales, entre le havre de Saint-Germain-sur-Ay et l'embouchure de la Sée. L'expansion démographique et le développement de l'urbanisation y sont en plein essor. L'urbanisation contribue au grignotage des terres agricoles. Elle accroît la concurrence qui s'exerce sur l'espace agricole et entraîne indirectement une hausse du prix des terres et des fermages, une incitation à la pratique de la bannie, des stratégies individuelles spéculatrices donc une instabilité de la terre. L'urbanisation contribue aussi à accélérer le processus naturel de déstructuration du parcellaire (éloignement, dispersion, forme des parcelles complexe, dimension plus petite des îlots) et rend plus complexe l'organisation du travail. Par ailleurs, les charges fixes et variables sont alourdies. En fonction de la nature des productions agricoles, l'impact est différencié. La production laitière, l'élevage équin, les productions en mode « bio », les productions de légumes en maraîchage sont les plus sensibles. L'urbanisation par le marché potentiel qu'elle génère peut aussi être un atout pour l'agriculture. L'agrotourisme, les circuits courts, la vente directe sont des pistes possibles à étudier même si actuellement, ce marché est insuffisamment exploité. Ces conclusions ont permis d'émettre des recommandations pour l'élaboration des documents d'urbanisme afin de mieux prendre en compte l'agriculture sur le littoral.