L'Inventaire général du patrimoine culturel de la Région Basse-Normandiea mené entre 1994 et 2012 une étude sur le canton de Cambremer.
Initiée en 1996, l'étude consacrée au canton de Cambremer s'est inscrite dans le cadre d'un pôle d'économie du patrimoine et a accompagné l'instruction du dossier de candidature du Pays d'Auge au label des Pays d'art et d'histoire.
La campagne d'inventaire menée sur ce territoire a révélé un patrimoine architectural et mobilier particulièrement riche. Le manoir de Rumesnil (vers 1230) offre ainsi un exceptionnel témoignage des demeures seigneuriales du Moyen Age construites sur le modèle anglais du hall and chamber block, dont se devinent également les traces au manoir de la Bruyère. Aménagés à l'emplacement d'anciennes forteresses, entourés de douves en eau, les châteaux de Victot, de La Roque-Baignard et le manoir du Bais illustrent à la fois la mise uvre brique et pierre propre aux châteaux augerons du XVIe siècle et l'architecture défensive imposée par les troubles des guerres de Religion. Répartis sur tout le territoire, les nombreux manoirs forment un livre ouvert sur l'architecture en pan de bois, art de construire privilégié en Pays d'Auge, dont ils illustrent les principes constructifs et leur évolution du Moyen Age à la fin de la période moderne. Au XIXe siècle, la brique s'impose comme le matériau de prédilection de l'habitat privé et des édifices publics. A cette même époque, se développe l'élevage du cheval et la construction de haras, dont celui de Victot. Ce milieu rural, qui n'a pas vu se développer d'activités industrielles, demeure un espace majeur du Pays d'Auge pour la production de cidre et de calvados et s'est engagé depuis plusieurs années dans la valorisation des produits du terroir, fêtés chaque année lors du festival des AOC à Cambremer.
Le patrimoine religieux n'est pas moins remarquable. Fondée en 1150, l'abbaye cistercienne du Val Richer a été aux XVII et XVIIIe siècles un formidable foyer artistique dont il subsiste de remarquables réalisations dans plusieurs églises. A cette époque, les retables architecturés en bois peint et doré, baroque ou rocaille, constituent, avec les tabernacles et les autels décorés d'antependia, l'ornement majeur des lieux de culte. De belles copies d'uvres peintes et plusieurs toiles de grande qualité ornent les murs des sanctuaires, la statuaire se signalant par quelques uvres raffinées du XIIIe au XVIIIe siècle. Dans les sacristies, des tissus liturgiques d'une étonnante richesse ont échappé aux ravages du temps et côtoient de nombreux objets des confréries de charité. Préservées des changements de goût du XIXe siècle et des aménagements liturgiques de Vatican II, les églises rurales du pays de Cambremer conservent un riche patrimoine mobilier aux confins de l'artisanat et de l'art, expression des pratiques religieuses d'une société rurale entre la fin du Moyen Age et le début du XXe siècle et précieux témoignage de l'art de la Contre-Réforme.
291 édifices et 438 objets ont fait l'objet d'une fiche descriptive. Les dossiers Objets sont accessibles sur la base de données Palissy du ministère de la Culture
700 photographies argentiques et numériques illustrent cette étude.
Deux publications font suite à cette étude :
Pays de Cambremer. I Architecture en Pays d'Auge / Région Basse-Normandie: Inventaire général du patrimoine culturel, réd. Yannick Lecherbonnier, phot. Patrick Merret, cartog. Guillaume Déal.- Cabourg : Cahiers du Temps, 2011, 64 p. (Images du Patrimoine, ISSN 0299-1020 ; 257) 18
Pays de Cambremer. II Le patrimoine religieux / Région Basse-Normandie: Inventaire général du patrimoine culturel ; réd. Emmanuel Luis, phot. Pascal Corbierre, Patrick Merret ; cartogr. Guillaume Déal Cabourg : Cahiers du Temps, 2009, 96 p. (Images du
Patrimoine, ISSN 0299-1020 ; 258) 18
