La Direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) et la Région Basse-Normandie ont signé un protocole d'accord le 3 juillet 2007. La Région s'engage ainsi à soutenir les projets de prévention et d'éducation pour la santé autour des problématiques de suicide et de conduites addictives. En France, plus de 60% des entrants en prison présentent un problème lié à une consommation d'alcool et/ou de drogues nécessitant une prise en charge adaptée. Les travaux menés en Basse-Normandie posent des constats encore plus marqués. Dans le cadre de sa convention annuelle avec la Région Basse-Normandie, l'ORS a donc été chargé de réaliser un état des lieux des dispositifs de prévention et de prise en charge des addictions en prison et lors de la préparation de la sortie : description des pratiques, des partenariats engagés, des moyens mobilisés. Il s'agit également de faire émerger les éventuelles difficultés de mise en oeuvre, les attentes et besoins exprimés par les professionnels et les structures mobilisés. Ce travail porte sur les 5 établissements pénitentiaires de la région Basse-Normandie, à savoir : le centre pénitentiaire de Caen, la maison d'arrêt de Caen, la maison d'arrêt de Coutances, la maison d'arrêt de Cherbourg et le centre de détention d'Argentan. En complément d'un travail d'analyse documentaire, une série d'entretiens semi-directifs a été menée, notamment auprès des directeurs d'établissements pénitentiaires, des médecins responsables des Unités de consultations et de soins ambulatoires, du praticien hospitalier responsable du Service médico-psychologique régional basé à Caen et des directeurs des Services pénitentiaires d'insertion et de probation. La situation en matière de repérage et de prise en charge des détenus présentant une addiction ou une consommation abusive (du sevrage au maintien de l'abstinence) diffère entre les établissements pour peine et les Maisons d'arrêt où la durée de séjour moyenne est courte (3 à 4 mois selon les établissements). Les ressources, notamment humaines, mobilisables pour mener des actions d'éducation pour la santé ou de soins dans ce domaine demeurent restreintes au regard des besoins perçus par les professionnels. Dans ce contexte, la coordination des différents intervenants est un enjeu majeur. Les démarches d'évaluation des actions menées restent très largement à développer. Enfin, la question de la prise en charge des addictions en détention est étroitement liée à celle de l'organisation du temps du détenu. Le développement de l'accès au travail, de la formation ou plus largement d'activités occupationnelles est à envisager comme une contribution aux actions de prévention et de prise en charge des addictions menées par les acteurs sanitaires, médico-sociaux et associatifs.