Dans les siècles passés la presqu'île du Cotentin a été souvent une proie enviée par l'Angleterre : les nombreuses incursions de nos voisins d'Outre Manche pendant l'époque médiévale en portent témoignage.
Ceci a amené, à la fin du XVIIe siècle, les ingénieurs du Roi, chargés de la défense des frontières maritimes, à protéger les points les plus sensibles des côtes du Cotentin, c'est-à-dire ceux propices à un débarquement. Or la rade de la Hougue jusqu'aux Veys, était particulièrement favorable à une descente ennemie par suite de ses possibilité de mouillage, d'une bonne tenue, et de son absence de récifs et de reliefs côtiers, permettant un débarquement aisé tout au long des plages. C'est ce que soulignait Vauban lorsqu'il notait à l'occasion d'une inspection du littoral qu'il y a cinq endroits bien marqués, à l'entour de cette presqu'île, ou l'on peut faire descente avec des armées navales, outre quoi il y a la rade de la Hougue, qu'on tient la meilleure de France
Si certaines positions de la côte vont être fortifiées, très ponctuellement (Cherbourg, Omonville, Granville ....), seul le littoral de l'Est Cotentin sera l'objet d'un protection continue, constituée par un ensemble de quinze redoutes réparties le long de la côte sur près de 25 kilomètres, de Réville (canton de Quettehou) à Audouville-la-Hubert (canton de Sainte-Mëre-Eglise)