Le présent rapport constitue la synthèse des travaux réalisés en 1981 en Baie de Seine Orientale pour l'étude des nurseries littorales de poissons. Il s'intègre dans l'ensemble des études issues du SAUM de l'estuaire de la Seine, en ce sens qu'il constitue le maillon manquant des résultats biologiques portant sur le milieu subtidal et intertidal.
La présente étude, en raison de sa durée, ne prétend pas fournir une réponse définitive sur l'état de la faune ichtyologique de l'estuaire de la Seine, et en particulier sur le problème économiquement crucial du recrutement des juvéniles. En raison de l'absence de travaux antérieurs de référence sur cette zone, ce rapport est d'abord une approche qualitative qui permettra, dans un premier temps, de dresser une cartographie des espèces fréquentant cette partie de la Manche, et de connaître les zones "sensibles" où se concentrent les jeunes poissons pour se nourrir. Ce dernier point est sans doute le plus important, puisque cette connaissance des zones de nurseries a un impact direct sur les aménagements côtiers.
L'ensemble des faits récoltés au cours de notre étude servira aussi de point de départ à une analyse comparative avec d'autres estuaires du littoral français et, en ce sens, ils s'intègrent aux travaux déjà réalisés ou en cours effectués par l'Institut Scientifique et Technique des Pêches Maritimes, qui a apporté son soutien à la réalisation de ce travail. Nous avons en effet adopté la méthodologie de l'ISTPM, ce qui permet une standardisation des résultats, puisqu'elle est recommandée par le C.I.E.M pour les études de ce type.
Il faut cependant souligner que le type de chalut utilisé privilégie la capture des espèces benthiques et nectobenthiques, au détriment des espèces pélagiques, beaucoup plus mobiles. De plus, il n'est pas très adapté à la capture des adultes, qui peuvent s'échapper plus facilement. C'est pourquoi il faut, à titre de renseignements, signaler la présence saisonnière ou permanente d'un certain nombre d'espèces à haute valeur commerciale comme le maquereau, la morue, et dans certaines zones rocheuses ou à épaves, le bar, le congre et le lieu jaune.
Après un bref rappel de la méthodologie utilisée, nous aborderons dans un second chapitre les principales observations concernant les espèces les plus importantes en ce qui concerne leur répartition, leur abondance et, quand cela est possible, leur croissance. Un troisième chapitre portera essentiellement sur les variations saisonnières des différentes zones du secteur d'étude, abordée par la méthode de l'analyse stratifiée, afin de dégager les principales zones de concentration des juvéniles. Enfin, avant de conclure, nous tenterons de rechercher les liens qui existent entre la présence ou l'absence des espèces et les caractéristiques physiques et biologiques des différents milieux.