Le SAGE des bassins versants Cailly-Aubette-Robec a fait l'objet d'une révision en 2014, qui élargit les enjeux initiaux plutôt sur la«protection des biens et des personnes face aux risques d'inondation». Cette révision amis en exergue, en particulier la «restauration de la rivière et des milieux humides associés» et la «protection de la ressource en eau potable». En effet, les eaux brutes prélevées dans la nappe de la craie pour alimenter la population ont subi ces dernières années une dégradation significative de leur qualité(produits phytosanitaires détectés, teneurs en nitrates en augmentation, épisodes d'eau turbide et aggravation des teneurs en COHV). Par ailleurs, les zones humides, dont l'extension est déjà très réduite sur le territoire du SAGE, sont fortement dégradées et les étiages des cours d'eau semblent plus marqués. L'impact de la pression de prélèvements sur les rivières et milieux humides associés doit être évalué, les zones humides contribuant elles-mêmes à la protection de la qualité de l'eau.
Face à ces constats, et plus généralement pour pouvoir préserver la ressource en eau potable le Syndicat des Bassins Versants du Cailly, Aubette, Robec(SBVCAR) porteur du SAGE (dont la Métropole de Rouen et le Syndicat des Eaux de Montville font partie) ont souhaité affiner les connaissances de l'hydro-système des bassins du Cailly-Aubette-Robec (nappe -rivières -zones humides) et mettre en place un outil de gestion/protection adapté pour définir le cadre et les règles d'une gestion soutenable. Cet outil sera mis en place afin de pouvoir respecter les nouvelles orientations du SAGE, assurer la pérennité de l'alimentation en eau potable, restaurer autant que possible les écosystèmes amont et plus généralement respecter les exigences de la Directive cadre sur l'eau (DCE).
De son côté, la Métropole Rouen Normandie(MRN)a lancé une étude pour la recherche d'une ressource en eau potable alternative d'une capacité de production de l'ordre de 50 000 m3/j, sur un à quatre sites en vallée de Seine. Cette étude nécessitera notamment de réaliser des simulations à l'aide d'un modèle mathématique afin de déterminer le potentiel théorique de la ressource dans ces quatre secteurs, d'estimer les risques d'entrainement de polluants potentiels en fonction des écoulements souterrains, voire connus, et le cas échéant de contribuer à pré-dimensionner le ou les dispositifs d'exploitation à mettre en place.
Ces deux démarches, celle de la MRN et celle du SBVCAR, étant menées de manière parallèle avec des objectifs voisins, sur des territoires qui se chevauchent partiellement, il a été décidé en concertation avec les deux parties et l'Agence de l'Eau Seine-Normandie (AESN)que la réalisation d'un seul grand modèle hydrodynamique couvrant les deux territoires pouvait le mieux répondre aux attentes de chacun. La construction de ce modèle fait l'objet de la présente étude.
(...)
