A la demande du Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES), le BRGM, dans le cadre de ses activités de Service public, est chargé de réaliser un inventaire des cavités souterraines abandonnées.
L'inventaire des cavités souterraines a pour objectif de recenser, localiser et caractériser les cavités souterraines présentes sur un territoire, puis d'intégrer l'ensemble de ces informations dans la base de données nationale (BDCavité:Base de Données sur les Cavités souterraines abandonnées en France métropolitaine, disponible en consultation sur le site internet http://www.georisques.gouv.fr). La base BDCavité s'intègre dans la politique de prévention des risques naturels mise en place depuis 1981, en permettant le recueil, l'analyse et la restitution des informations de base nécessaires à la connaissance et à l'étude préalable des phénomènes liés à la présence de cavités.
Les cavités concernées par cet inventaire sont les ouvrages souterrains d'origine anthropique -hors mines -et les cavités naturelles. Elles sont réparties en six catégories: les carrières souterraines, les caves,les ouvrages civils,les ouvrages militaires, les cavités naturelles et les cavités d'origine indéterminée.
L`ex-région Haute-Normandie, en raison de son contexte géologique et historique, est un des territoires métropolitains les plus concernés par l'aléa «cavités souterraines». De nombreuses cavités naturelles (karsts) ou anthropiques (notamment des marnières) y sont présentes, en particulier sur les plateaux crayeux. Les estimations du nombre de marnières en Haute-Normandie varient de 100000 à 120000.
L'objet du présent rapport est l'achèvement de la Tranche 7de la phase 1. Cette 7èmetranche correspond à une mise à disposition du public de nouvelles données régionales relatives aux cavités souterraines de Haute-Normandie.Ces cavités sont connues à travers des documents d'archives de nombreux services de l'Etat chargés notamment des risques naturels (DREAL DDTM, Préfectures, BRGM, CEREMA), ainsi que des nombreux inventaires communaux réalisés par des bureaux d'études ou par le CEREMA.
Les principales tâches effectuées au cours de cette tranche 7 ont été:
- la récupération et le versement dans la BDCavité des données de la DDTM de l'Eure;
- la digitalisation des 1275 parcelles napoléoniennes bancarisées au cours de la tranche 6 mais pour lesquelles les contours n'avaient pas été digitalisés;-la poursuite du dépouillement des inventaires communaux disponibles à la Direction Régionale Normandie du BRGM et de la mise en base des données;
- la récupération de nouvelles données auprès des organismes détenteurs de l'information (DDTM de la Seine-Maritime, bureaux d'études, CEREMA etc.);
Au terme de la Tranche7,la BDCavité a été enrichie de 1010 nouvelles cavités pour le département de l'Eure,tous issus de la base des cavités souterraines de la DDTM de l'Eure et de 1078 nouvelles données pour le département de la Seine-Maritime, issues de 22 inventaires communaux et de 8 cavités issues d'observations de terrain réalisées par le BRGM (effondrements liés à la ruine de cavités souterraines). En outre, le travail réalisé a permis de mettre à jour les informations de 108cavités déjà existantes et de supprimer 73doublons ou cavités obsolètes. En parallèle, 1004données surfaciques de type «parcelle napoléonienne» ont fait l'objet d'une digitalisation de leur contour.
Le travail réalisé au cours de cette tranche 7 a donc permis de bancariser 2088nouveaux indices de cavités souterraines, de mettre à jour les informations de 1112 indices déjà bancarisés, et de supprimer 73 cavités obsolètes.
Ainsi, au terme de la Tranche 7, la BDCavité comprend 26595 cavités pour le département de la Seine-Maritime et 19232 cavités pour le département de l'Eure, soit 45827cavitéspour la région Haute-Normandie.
L'analyse typologique des cavités recensées dans la BDCavité en Haute-Normandie à l'issue de la tranche 7 nous montre que les carrières souterraines représentent près de 45 % des cavités inventoriées. Cette prédominance s'explique par le contexte géologique, historique et géomorphologique de la région, la craie ayant été abondamment exploitée sous forme de «marnières» pour amender les champs. Cette analyse souligne également le fort pourcentage de cavités indéterminées, qui s'élève à 40 % en fin de tranche 7, et pour lesquelles nous ne disposons pas d'informations concernant leur nature précise. De nombreuses cavités sont d'origine naturelle (12,8%) et correspondent à des endo-karsts (reconnus par forage) ou à des exo-karsts, visibles en surface (bétoires). Ces réseaux karstiques sont très développés dans le sous-bassement crayeux de la région. Enfin, notons les faibles proportions d'ouvrages civils et des caves (< 2%) ainsi que d'ouvrages militaires (seulement 114ouvrages militaires recensés).
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