Dans le cadre de la mise en place,au niveau national,de la surveillance hydromorphologique des masses d'eau côtières de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE), cinq métriques,relatives à différentes pressions ou activités anthropiques,ont été proposées. Ce projet, cofinancé par l'Agence de l'Eau Seine-Normandie et réalisé dans le cadre d'un accord tripartite AESN/BRGM/DRIEE, vise à développer et à tester, sur des sites littoraux normands,une ou des méthodes d'évaluation de deux de cesmétriques,relatives aux impacts des aménagements littoraux, à savoir :
- La métrique 2(M2: Modification des échanges sédimentaires à la côte):le pourcentage de longueur de linéaire côtier de chaque masse d'eau où la sédimentation est modifiée (érosion, accrétion) par la présence d'aménagements ou d'interventions anthropiques (rechargement, exploitation, etc.);
- Et la métrique 3 (M3: Modification des courants et des vagues):le pourcentage de surface de chaque masse d'eau pour laquelle l'hydrodynamique (courants, vagues) est modifiée.
Les travaux méthodologiques,relatifs à la métrique 2,ont été effectués sur les quatre sites d'étude normands sélectionnés pour le projet(d'Arromanches-les-Bains à Ouistreham, la plage d'Utah Beach,le Havre de Sienne et un secteur à falaise autour de Criel/Mer), présentant différents types d'aménagements, dans des contextes hydromorphologiques variés.Sur ces sites, nous avons cherché à évaluer,pour chaque aménagement présent, sa «longueur d'influence sur le trait de côte». Cette longueur est définie comme la somme des longueurs des impacts directs (emprise de l'aménagement à la côte) et des impacts indirects (longueur de côte pour laquelle les échanges sédimentaires et la morphologie sont modifiés par la présence de l'aménagement autour de celui-ci).
Avant d'évaluer ces impacts, une phase préliminaire d'analyse rigoureuse des données SIG disponibles (bases de données sur les ouvrages, masses d'eau DCE, trait de côte officiel) est nécessaire afin de déterminer quels aménagements sont à prendre en compte(erreurs ou oublis dans les bases de données sur les ouvrages;typologie trompeuse quant à la nature,naturelle ou anthropique,de l'aménagement;position de l'aménagement par rapport à la définition géographique de la masse d'eau).
Suite à cette étape, l'évaluation des impacts directs à la côte (longueur ou largeur des aménagements relativement à la côte) a été réalisée, à l'aide d'outils SIG, à partir des bases de données départementalessur les ouvrages et des ortho-littorales(version 2, IGN). La longueur des aménagements est fournie parles bases de données sur les ouvrages; l'information sur la largeur des ouvrages transversaux en est par contre généralement absente mais peut être estimée, en première approche,à l'aide des ortho-photos ou des données Lidar.
Suite à l'identification et l'évaluation des longueurs de côte sous impacts directs, les zones de côte adjacentes, non ou peu artificialisées, ont été étudiées afin d'y mettre à jour d'éventuels impacts indirects dus aux aménagements voisins. Suivant les sites étudiés, ces évaluations ont été plus ou moins réalisables. Sur les côtes sableuses ou à falaises meubles, relativement rectilignes, il a été générallement possible, à partir des ortho-photos et des données LIDAR, d'identifier les zones sous impacts indirects d'aménagements. En contexte sableux estuarien, cette évaluation n'a pas été possible du fait de la relative complexité de la dynamique hydro-morpho-sédimentaire de tels sites. Pour les côtes à falaises dures, les impacts indirects peuvent être évalués si des études menées sur le long terme et dédiées à cette problématique, existent. Elles sont encore assez rares et localisées.
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