C'est déjà une longue tradition au Conservatoire du littoral que de réunir périodiquement, lors des Ateliers, les acteurs de la connaissance et de l'action -scientifiques, universitaires, techniciens, élus, responsables associatifs et représentants des médias- pour réfléchir aux enjeux du littoral. Reprenant les mots de Jacques Blondel, j'insisterai sur le fait que, depuis l'origine, nous avons eu le souci d'échapper à la double tentation du catastrophisme ou de l'angélisme scientiste. Dans cet esprit, nous avons toujours veillé à préparer ces rencontres par un travail approfondi sur la question qui est présentée au débat et aux échanges. Pour cet atelier, une étude nationale de l'impact du changement climatique sur le patrimoine du Conservatoire du littoral a été réalisée ; elle vous sera présentée dans quelques instants par ses auteurs. Le sens de ses premiers résultats est de fournir des éléments dépassionnés, aussi proches que possible des réalités futures, d'apporter des outils à la concertation, à la décision partagée. C'est en effet l'esprit même du Conservatoire du littoral que de fonder sur la connaissance la plus fine de la réalité des décisions partagées avec les partenaires gestionnaires que sont les collectivités territoriales. Les résultats de l'étude qui va vous être présentée nous enseignent qu'il faudra faire des choix, qui ne seront plus seulement de nature scientifique ou technique, mais de nature sociale et politique. Ces choix devront se traduire par l'acceptation du recul du littoral, ou, pour reprendre un terme plus philosophique, par l'acceptation du mouvement permanent des choses que le changement climatique rend et rendra de plus en plus perceptible.