Dans le cadre du plan de gestion de la Réserve Naturelle Nationale de la Falaise du Cap Romain, le suivi, initialisé en 2008, de l'évolution des habitats présents sur l'estran a été renouvelé cette année. Cette démarche entreprise depuis plusieurs années à travers la réalisation d'un état des lieux et de la mise en place du suivi de l'évolution des habitats observés à pour objectif de conserver voire d'améliorer l'état écologique du site.
Avant l'amorce de cette démarche, la connaissance du patrimoine naturel local se basait sur des inventaires d'espèces basés sur des observations hétérogènes et irrégulières (Gracia, 2005). Ce type de connaissance est insuffisant pour définir des options de gestion adaptées. En effet, dans ce cas il était nécessaire de caractériser les habitats et de s'interroger sur leur état tout en les comparant avec d'autres secteurs.
En Basse-Normandie, le GEMEL-N a notamment réalisé des inventaires des ZNIEFF marines pour l'Observatoire du Milieu Marin avec la DREAL - Basse-Normandie (Hacquebart et al., 2008). Les protocoles appliqués sont inspirés du réseau Rebent-DCE Manche Mer du Nord1, dont le GEMEL-N assure la réalisation en Basse-Normandie pour Ifremer depuis 2004 (Hacquebart et al. 2005) et donc standardisés. Ce réseau national vise à suivre l'évolution de la qualité des habitats littoraux dans le cadre de l'application de la Directive Cadre sur l'Eau en milieu marin. Il a été choisi de s'en inspirer dans le cadre de cette étude, afin de permettre de comparer les résultats produits par les trois démarches parallèles. Le choix de ce protocole est lié aux points communs entre les objectifs de ces démarches : le suivi de l'évolution des habitats littoraux et de celle de leur qualité écologique. Cependant les échelles géographiques prises en compte diffèrent (locale, régionale et nationale).
Par ailleurs, la standardisation des méthodes appliquées permet leur reproductibilité, ce qui garantit l'efficacité du suivi entamé. Ce type de démarche est particulièrement intéressant face aux pressions pesant sur l'estran de la Réserve : pêche à pied de loisir, proliférations d'espèces opportunistes, invasions d'espèces... Or ces pressions, bien que connues, n'ont pas encore pu être caractérisées précisément. Il en est de même pour l'intérêt et les fonctionnalités des habitats de la réserve.
Depuis 2013, le GEMEL-N participe à la constitution des listes des espèces et habitats déterminants pour les ZNIEFF marines de Basse-Normandie avec la DREAL-Basse-Normandie et l'Université de Caen (équipe M2C). Ainsi, non seulement les données produites à l'échelle du suivi présenté dans ce rapport ont pu être mises à contribution mais la connaissance actuelle des espèces et habitats l'estran de la RN permettront rapidement de statuer sur leurs aspects déterminants.
Ce rapport est également l'occasion de faire le point, après plusieurs années de suivi, sur l'évolution à court terme des habitats de l'estran de la RN.
