Alors que pour mettre en oeuvre une politique de conservation du patrimoine naturel, les chercheurs ont utilisé les plantes et/ou les vertébrés, les invertébrés n'ont été que peu pris en compte, en dépit du fait qu'ils représentent environ 95 % des espèces animales. Parmi ces invertébrés, les insectes représentent près des trois-quarts de ces espèces et parmi les insectes, ce sont les coléoptères qui constituent le groupe le plus riche avec près du tiers des espèces décrites (RIBERA et al., 2002).
Les coléoptères, notamment aquatiques, sont donc les plus utiles pour hiérarchiser les milieux humides au regard de leur valeur en terme de conservation. Ils sont des indicateurs idéaux de la biodiversité des écosystèmes aquatiques dulçaquicoles puisqu'ils réunissent la plupart des critères définissant les taxons indicateurs : une taxonomie bien connue et stable, une biologie suffisamment connue, des populations qui peuvent être suivies, des groupes d'espèces et des espèces qui occupent une large gamme
d'habitats et une vaste aire de distribution, une spécialisation de chaque population au sein d'habitats restreints...
Ils montrent une grande diversité fonctionnelle et sont capables de coloniser une grande variété d'habitats (RIBERA & FOSTER, 1993). Toutefois, un seul groupe taxonomique n'est évidemment pas suffisant pour décrire la complexité des écosystèmes et l'utilisation d'autres groupes d'invertébrés aquatiques vient donc utilement et avantageusement compléter les connaissances pour mettre en place une politique cohérente et efficace de conservation du patrimoine naturel.
Dans cette approche, nous avons particulièrement recherché dans l'ordre des Coléoptères aquatiques, les membres des familles
suivantes : Dytiscidae, Noteridae, Gyrinidae, Haliplidae, Hydrophilidae, Helophoridae, Hydraenidae,Hygrobiidae, Elmidae, Dryopidae, Hydrochidae ; et dans l'ordre des Hétéroptères, ceux des familles : Corixidae, Notonectidae, Naucoridae, Pleidae, Gerridae, Veliidae, Mesoveliidae, Hebridae,Hydrometridae, Nepidae, sans pour autant avoir négligé les autres familles qui possèdent au moins un stade aquatique dans leur développement.