Dans le plan de gestion 2009‐2014 de la Réserve naturelle nationale de la forêt de Cerisy une réflexion est amorcée sur les végétations herbacées du site dans les domaines de la connaissance des habitats, de leur rôle dans le maintien voire le développement de la biodiversité qui leurs sont affiliées (animales notamment), de leur dynamique et de leur gestion.
Dans un objectif de mieux intégrer ces espaces à la gestion de la Réserve naturelle de Cerisy, l'Office national des Forêts, gestionnaire du site, a sollicité l'antenne bas‐normande du Conservatoire botanique national de Brest pour réaliser une étude préliminaire sur l'identification de ces milieux en prenant en compte leurs spécificités : caractère dynamique accentué, imbrication et télescopage des communautés végétales très fréquemment positionnées sur des écotones, gestion régulière.
Une visite de terrain avec le gestionnaire en juin 2014 a permis de définir les secteurs préférentiels sur lesquels le gestionnaire a déjà positionné certaines opérations de connaissance (lien flore/entomofaune des lisières) et de gestion. Il s'agit essentiellement des communautés prairiales des larges clairières actuellement gérées par la fauche ou le gyrobroyage réparties sur le site et représentant à peine 0,5% de la surface totale.
L'objectif de ce document est d'essayer de rendre compte de l'importance de la prise en compte des communautés non arborées dans la gestion de cette réserve naturelle forestière. Nombre de ces communautés appartiennent à l'écotone forêt/prairies souvent considérées comme un lieu privilégié d'échange entre deux écosystèmes. Dans son dictionnaire d'écologie végétale, Géhu (2005) définit l'écotone comme le « lieu de contact et de transition rapide, téléscopée entre deux milieux : par exemple, une lisière nette, marquant une limite brusque entre espace ouvert (prairie, champ) et fermé (forêt). »
Une première partie de ce rapport est consacrée à la présentation de la diversité des communautés végétales non strictement forestières et à leur identification écologique. Ensuite chaque communauté rencontrée sur le site fait l'objet d'une courte description, en la replaçant dans son contexte local et en précisant les éléments de dynamique. Le caractère indicateur de présence
d'habitat naturel et semi‐naturel est indiqué.