Eaux usées des collectivités, rejets des installations industrielles ou de l'agriculture intensive... chaque jour, les activités humaines dispersent une grande variété de contaminants chimiques dans les milieux naturels. Les eaux de surface et les nappes phréatiques sont particulièrement affectées par ces pollutions ponctuelles ou diffuses. Au cours des dernières décennies, et plus encore depuis la mise en oeuvre de la directive cadre sur l'eau de 2000, la surveillance, l'évaluation et la réduction de la contamination chimique des eaux se sont imposées en Europe comme des enjeux majeurs en vue de la préservation des écosystèmes aquatiques et de la
santé humaine.
Face à la multiplicité des substances polluantes, face à la complexité de leurs effets sur les écosystèmes et le vivant, gestionnaires et acteurs de l'eau expriment un besoin croissant de connaissances, d'outils et de méthodes opérationnelles : Comment mieux identifier les sources polluantes, comment réduire leurs émissions ? Comment relier la présence des polluants aux impacts écologiques constatés, et améliorer le diagnostic de l'état des eaux ? Enfin, comment identifier les substances «émergentes» les plus préoccupantes pour oeuvrer, dès aujourd'hui, à leur encadrement et à l'atténuation de leurs impacts ?
En France, depuis cinq ans, ces questions ont fait l'objet d'un effort R&D sans précédent à la faveur du plan national Micropolluants 2010-2013 et de plusieurs plans d'action ciblés : PCB, produits phytosanitaires, résidus de médicaments, assainissement collectif... Organisé par l'Onema et l'Ineris, le séminaire national des 17 et 18 juin 2013 a permis une large restitution de ces travaux. Il a rassemblé à Paris plus de 200 participants - gestionnaires, scientifiques, élus, associations, experts, animateurs de contrats de rivière... - pour un état des lieux des méthodes et outils disponibles, des actions en cours et des enjeux de recherche actuels. Le présent document en livre une synthèse.