Les pratiques actuelles et la pression démographique sont en passe de transformer la politique de l'eau en un axe sensible de l'agenda politique général, même pour les pays occidentaux qui n'avaient pas forcément l'habitude d'envisager ces questions. La résilience et la sobriété doivent rapidement devenir les mots d'ordre du monde de demain. Dans ce contexte de prise de conscience, l'étude réalisée par l'Institut national de l'économie circulaire dresse un bilan de la situation française vis-à-vis de la pratique de la réutilisation des eaux usées traitées. Cette recherche identifie les bonnes pratiques et les efforts à prioriser, puis établit des réflexions quant aux freins et leviers qui entourent cette pratique de l'économie circulaire.
En prenant en compte la diversité des solutions, un territoire en quête de modèle innovant dans la gestion de l'eau pourra construire une stratégie adaptée à son propre contexte. Comme pour la plupart des innovations de l'économie circulaire, le meilleur moyen de rallonger les usages d'une ressource tout en valorisant un maximum de ses co-produits est de s'appuyer sur l'ensemble des services que peut rendre cette ressource. L'eau ne déroge pas à la règle: le multi-usage des eaux usées traitées doit être au centre de la stratégie nationale de gestion de l'eau. Ainsi, en devenant l'un des piliers dans la gestion d'une ressource aussi indispensable que l'eau, la REUT aura toutes ses chances pour répondre aux défis de demain.
La transition vers une économie circulaire passe par l'inclusion de l'ensemble des parties prenantes, des citoyens aux élus en passant par les entreprises et administration. L'objectif central de l'étude est donc de sensibiliser largement les acteurs de l'eau sur cette pratique disruptive qu'est la réutilisation des eaux usées traitées. En intégrant dans la réflexion la population et les utilisateurs finaux (agriculteurs, industriels, collectivités ...), le travail de pédagogie nécessaire à l'essaimage de la pratique sera grandement facilité. Puisque la volonté politique s'aligne sur les besoins du territoire et des populations, en favorisant une participation active des citoyens sur les défis de la gestion de l'eau -défis qui vont bien au-delà des petites économies de tous les jours-, il serait possible d'accélérer la transition vers une économie circulaire. L'eau de qualité est un bien commun qu'il faut protéger et apprendre à utiliser raisonnablement: sobriété des usages et gestion durable doivent donc aller de pair.